J'ai découvert Rym au moment où je créais Osâme, en début d'année 2021 avant que la marque ne soit lancée. Autant vous dire que j'ai tout de suite adoré ce qu'il se dégageait de son univers ; une poésie, un style romantique (elle porte beaucoup de blouses donc évidement, les éléments étaient réunis pour un coup de cœur) et j'ai tout de suite eu envie d'en savoir plus sur elle. Je l'ai donc contactée et Rym a accepté, au moment du lancement d'Osâme, d’être la toute première ambassadrice. Rym est une femme qui cumule plusieurs passions et qui a grandi, tout comme moi, dans différents pays. Rym est une fille sincère et douce et je suis ravie de vous proposer notre échange pour notre deuxième portrait de femme Osâme.
Bonjour Rym, nous sommes ravies de ce moment d'échange ! Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Rym, j’ai 33 ans. Je travaille en finance dans le secteur de la mode et je suis également créatrice de contenu sur mon compte Instagram @itsayallavibe depuis avril 2020. Je me suis lancée car avec l’arrivée du Covid j’ai ressenti un réel besoin de me créer une bulle. Le but au départ c’était de partager mes looks mais aussi mes inspirations artistiques : ça peut être des peintres, du design, de la déco. Pour moi les vêtements, c’est qu’une facette de ce côté artistique et j’aime que mon compte soit plus que des looks mais bien un univers. C’est un peu comme si j’avais un peu deux personnalités : le côté très analytique et financier et ce côté hyper créatif et j’ai besoin des deux !
J’ai vécu dans plusieurs pays, je suis née à Alger. J’ai vécu à Alger jusqu’à mes 6 ans puis après j’ai vécu en France, puis de nouveau en Algérie et je suis arrivée en Belgique au lycée où je suis restée et où j'habite encore ! J’ai vraiment des liens forts avec la France, la Belgique et l’Algérie du fait de ces différentes expériences !
Quelle richesse culturelle as-tu retirée de ces expériences ?
Le fait de vivre dans ces différents pays m’a permis d’être plus tolérante, compréhensive mais ça m’a principalement appris l'empathie et l’ouverture d’esprit. Je me remets en question de manière plus constante et plus naturelle. J’ai aussi une curiosité naturelle car le fait d’avoir voyagé, m’a poussée à devenir plus curieuse et m’a appris a facilement m’adapter.
Tu as évoqué le fait que tu étais créatrice de contenus depuis l’an dernier, comment en es-tu arrivée à créer ce compte ?
J’ai osé finalement à un moment où j'en avais besoin pour être épanouie, mais ce besoin n’est pas né du jour au lendemain ! J’étais déjà passionnée par les réseaux sociaux mais à un moment donné j’ai senti le besoin d’aller plus loin. Je suivais déjà les blogueuses au départ et j’ai vu l’évolution des réseaux sociaux et leur impact sur la mode et le style. Et j’ai aussi vu cette génération qui s’approprie plus les styles et qui a plus confiance en elle alors que ma génération était plus en découverte, on osait pas trop. J’ai l’impression que maintenant on est à une époque où tout est disponible, on a tellement de choix qu’on ose beaucoup plus. Donc devenir créatrice de contenus pour moi ça a été un mix entre le fait d’oser à un moment qui nous correspond mais aussi une époque qui est plus facile.
Je ne me mets pas la pression pour poster tous les jours, ça n’a jamais été une obligation et je pense que c’est ça qui est important, je le fais par passion et par envie. C’est d’abord quelque chose qui continue à m’épanouir. En tant que créatrice de contenus il faut aussi savoir oser faire des pauses pour se retrouver, c’est comme ça que je peux évoluer. Le but de mon compte est de refléter des bonnes ondes.

Concrètement, quelles ont été les premières étapes de ton compte ? Comment se lance-t-on dans la création de contenu ?
J’avais d’abord un compte instagram personnel dans lequel je mettais mes voyages et de temps en temps j’osais et je mettais 2/3 looks et des photos de moi. Je suis rentré peu à peu dans un compte semi personnel semi public et j’ai ressenti le besoin de faire ça différemment, de me créer une bulle dédiée. Je me suis donc créé un nouveau compte dans lequel je pourrai oser. Je voulais me créer un espace dans lequel je suis en confiance, comme un terrain neutre !
Tu parles de ton travail, comment arrives-tu à trouver un juste équilibre entre cette passion et ton métier ?
C’est de l’organisation, je pense aussi qu’il faut se donner les moyens. Parfois j'élabore un calendrier mais je ne suis jamais dans une démarche de contenu à la chaîne. C’est parce qu’aussi je suis très sélective, si c’est pour une collaboration, je ne sélectionne que les marques (créatrices) coup de cœur qui correspondent a mon univers.
J’en ai aussi besoin de cette petite bulle dans mon calendrier, j’essaie vraiment d’équilibrer avec mon travail.
Est ce que tu aimerais que ça devienne plus un travail à plein temps ou est ce cet équilibre que tu cherches à garder ?
Mon boulot est plus stratégique, j’aide une entreprise qui est déjà établie alors que mon compte instagram est plus créatif. Comment concilier les deux ? Pour l’instant, j’y arrive et si l’un prend plus de place, je vais de nouveau me faire confiance et je choisirai toujours l’épanouissement.

Osame vient du verbe oser et vise à encourager les femmes à oser ce qu’il leur tient à cœur : quels seraient tes conseils pour oser la création de contenus ?
Je pense qu’avant d’oser, il faut bien prendre conscience qu’on est nos plus grands ennemis, quelque soit le projet et quoiqu’il arrive, on sort toujours gagnant parce qu’on apprend.
Je suis quelqu’un qui imagine tous les scénarios possibles (souvent les pires !) mais en même temps c’est quelque chose sur lequel je travaille et je vois que je change. Je me rends compte que toutes les fois où j’ai osé, j’ai beaucoup plus appris de mes erreurs. Et au contraire, j’ai remarqué de façon générale que lorsqu’on n'ose pas, on n’avance pas, on stagne, voire pire car cela crée des remords. Du coup, oser c’est un bon stimulateur de confiance.
Comment décrirais-tu ton style? Qu’est ce qui t’inspire stylistiquement et surtout comment arrives-tu à y apporter ta touche personnelle ?
J’aime mixer plein de choses, j’aime quand c’est coloré mais j’aime bien aussi les couleurs neutres. Je fais plus attention aux coupes et aux matières qu’au style parce que je pense qu’on peut s'approprier plein de styles et c’est ça que j’aime bien. J’essaie d’avoir cette fibre versatile, avoir un dressing où tu peux essayer plein de choses et pas te restreindre. J’essaie d’avoir ce dressing évolutif mais avec aussi des pièces intemporelles. Mon style, je le qualifierais de féminin et romantique.
Ma touche personnelle est sans hésiter les accessoires, des petites touches qui sont personnelles : bijoux, foulards et les cheveux aussi. Les accessoires permettent de porter les choses différemment et ajoutent une touche de féminité.
J’ai vu que tu étais une grande lectrice, peux-tu nous proposer une sélection de tes lectures ?
Je t’ai fait une sélection de 6 livres [rires] parce que pour moi, la lecture c’est des moods, envies et énergies. Les lectures c’est des bulles d’évasion qui permettent de ne pas être devant l’écran.
Un livre drôle: Loïc Prigent, « J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste », un livre dans lequel il présente toutes les citations un peu déplacées dans la mode.
Gisèle Halimi : La Cause des femmes, qui a envie de défendre la cause féministe qui parle des droits des femmes en France, son combat pour les libertés fondamentales comme l’avortement, pourquoi le mot féministe fait peur. Celui-là est un peu plus sérieux.
Je suis fan de sagas familiales aussi donc j’ai sélectionné Elena Ferrante L’amie prodigieuse , ça se passe en Italie. J’ai aussi Le Soleil des Scorta de Laurent Gaudé, le scénario se passe aussi en Italie, et c’est aussi une saga familiale où il y as des drames.
Je conseille aussi Joël Dicker, parce que c’est policier et finalement je dirai du Verlaine, Rimbaud.
Mais c’est juste pour dire que j’associe mes lectures à mes humeurs ça dépend : parfois j’ai envie de lire quelque chose de sérieux, parfois quelque chose de drôle.
Quel serait ton projet de rêve ?
Une collaboration avec une créatrice et une peintre afin d’adapter leur univers au vêtement. Un mix entre l’art et le vêtement. J’adore voir des créatrices se marier à d’autres et mélanger leurs univers.

Pour finir: ton portrait chinois pour que nos lecteurs apprennent à mieux te connaître:
Si tu étais une blouse Osâme ? Joy, j’ai pas besoin de dire pourquoi [rires]. Elle est ultra féminine, les détails aussi, pour sa matière ultra légère et pour sa coupe intemporelle mais aussi Sóller parce qu’elle a un dos est ultra féminin, sexy mais en même temps chic.
Un animal ? Un chat parce que c’est élégant et indépendant, j’aime le caractère et la personnalité du chat.
Un pays ? Je dirais avant tout l'Algérie. Mais je pourrais citer également la France et la Belgique car ce choix va au-delà d’où tu es née, ça peut être une attache personnelle, culturelle. C’est très compliqué de dire un seul pays, car tous les pays dans lesquels j’ai vécu m'ont appris quelque chose.
Un livre ? La cause des femmes de Gisèle Halimi
Une œuvre d’art ? Les œuvres de Zahra Holm, j’aime ses œuvres solaires et colorées
Un écrivain ? Balzac, pour sa plume inégalée. il raconte son époque et décrit les relations humaines comme personne.
Pour retrouver Rym : @itsayallavibe